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Réflexion sur ma petite Lune

Trouble du spectre de l'autisme - Autisme et TSA


Notre petite Lune va bien. Même très bien.
Les beaux jours arrivent et ça parait. Elle est plus souriante et même que certaines journées je dirais qu’elle est pétillante.






Bon! Elle se réveille pratiquement toutes les nuits depuis plusieurs semaines ce que je trouve difficile et elle demande une quantité de câlins +++, mais elle va bien. Elle sautille et jargonne la plupart du temps des phrases que je ne sais d’où elles viennent, mais de la voir d’aussi bonne humeur est un baume sur mon coeur.
C’est sans doute pour cette raison que j’ai fait le constat suivant cette semaine. Celui que nous avons tendance à voir les choses qui vont moins bien beaucoup plus facilement.
Alors je me suis dit pourquoi ne pas regarder la situation sous un autre angle. Et je me suis mise à observer ma petite Lune en mettant de côté mes peurs et mes doutes l’espace d'un moment.
Oui, elle est dans sa bulle. Oui, d’interagir avec les gens, ce n’est pas sa plus grande force. Et si elle le fait, elle le fait avec une façon qui lui est propre. Mais le week-end dernier, alors que nous étions allongés l’une contre l’autre au petit matin, j’ai eu une vraie conversation avec elle. La toute première. À 4 ans et demi. C’est certain que son parler est très plaqué. Mais ses réponses étaient spontanées et cohérentes. Elle ne monologuait pas. Elle ne faisait pas d’écholalie différée. Elle ne répondait pas seulement avec des oui ou des non. Pour la toute première fois, nous avions un véritable échange. Un échange avec des petits bouts de phrases. Pas un de ceux que j’aurais pu avoir avec mon mari. Ni comme l’un de ceux que j’aurais eus avec mon petit Soleil ou encore avec mes deux grands. Mais cet échange, bien que différent, avait véritablement lieu. Je savais que ça venait d’elle. Elle répondait à mes questions les unes après les autres. Une belle conversation d’au moins quinze minutes. Si vous saviez comme c’est beaucoup pour elle. Et je ne vous dis pas combien ce fut bon pour moi.
Lorsqu’elle est sortie de mon lit, je me suis rappelé Carly Fleischmann et pour la toute première fois, j’ai eu une belle vision toute positive de ma puce.
Je regardais ses capacités. La façon dont elle avance depuis quelques mois. Oui! C’est très différent des autres enfants. Elle avance doucement, à son rythme. Mais elle avance. Même si parfois elle prend une pause ou recule un tantinet, c’est toujours pour mieux avancer par la suite. Elle ne recule jamais complètement, ou sans raison. C’est plutôt comme si elle voulait se donner un élan.
Pour la première fois depuis des mois, je me suis mise à croire véritablement en elle, à croire en ce qu’elle peut accomplir. Et je lui ai vu un futur. Parce que c’est beau de dire qu’on croit; ça parait bien. On a l’air fort et l’on donne l’impression d’être en contrôle dans ce temps-là. Mais de le croire est une tout autre chose.
Ce futur, il ne sera peut-être pas le même que celui de sa grande soeur et son grand frère neurotypiques. Il ne sera probablement pas le même que celui de son Soleil de grand frère Asperger. Mais il sera sans aucun doute le sien. Le futur d’une merveilleuse petite fille attachante, courageuse, forte et sensible à la fois qui aura mis beaucoup d’efforts et qui aura dû persévérer pour apprendre ce qu’une autre petite fille typique aurait appris avec plus de facilité.
Ma petite Lune, elle est encore si jeune. Elle a tellement de temps devant elle d’elle. Tellement de temps pour rattraper les autres et apprendre.
Aujourd’hui, j’ai confiance qu’en l’encadrant bien, qu’en la respectant dans ce qu’elle est, elle nous surprendra et nous surpassera à bien des égards. J’ai confiance qu’elle pourra étudier, qu’elle travaillera et qu’elle aura une belle vie. Il nous suffit de trouver la bonne clé. Celle qui rendra tous ces apprentissages possibles.
Elle n’aura peut-être pas un parcours typique, mais elle aura tout ce que mes autres enfants ont elle aussi. Parce que nous serons toujours là pour elle afin de l’emmener plus loin encore.
Au moment où j’écris ces lignes, me reviennent en mémoire certaines paroles d’une chanson qui me tapait tellement sur les nerfs lorsque j’étais une jeune adolescente. Mais aujourd’hui, elles prennent pour moi tous leurs sens.

« Prendre un enfant par la main
Pour l’emmener vers demain,
Pour lui donner la confiance en son pas,
Prendre un enfant par la main. »

« Prendre un enfant par le cœur
Pour soulager ses malheurs,
Tout doucement, sans parler, sans pudeur,
Prendre un enfant sur son cœur. »

« Prendre un enfant comme il vient
Et consoler ses chagrins,
Vivre sa vie des années, puis soudain,
Prendre un enfant par la main... »

Sur ce je vous souhaite une magnifique soirée!